« Comment vendre à des étrangers ? »Jean-Marc WELSCH, directeur associé d'IMMO SQUARE et Nathalie CLÉMENT, directrice de [Via Capitale du Mont-Royal nous expliquent le marché des étrangers au Québec avec quelques chiffres.
Source des données chiffrées : Étude JLR du marché des résidences de luxe au Québec – 2010 à 2013.
« Bonjour à tous, bienvenue.Je suis très contente de voir qu’il y a de l’intérêt dans la communauté immobilière montréalaise pour voir comment Montréal se développe au niveau de l’international. Il y a un phénomène nouveau à Montréal qui est la croissance tant des acheteurs que des vendeurs qui ne résident pas au Québec. Mais c’est clair que l’arrivé entre autres de la propriété qu’on appelle le condominium dans les dernières années a fait en sorte que nos clients traditionnels qui achetaient un immeuble pour se loger ou nos clients qui achetaient aussi parfois un petit plex ou plusieurs petits plexs, qui avaient des parcs immobiliers dans les quartiers où ils résidaient. C’est gens là, aujourd’hui, sont plus mobiles.Le condominium ce que ça a fait. Le fait que les gens puissent entretenir les propriétés, il y a un syndicat de copropriété qui s’en occupe, a permis à beaucoup de gens d’investir à distance. Ce qu’il fait que c’est plus facile pour les résidants étrangers de venir investir ici. Quelques chiffres ? Combien représente la part de marché des étrangers au Québec? Vous allez voir que c’est un petit peu surprenant…Première chose: la méthodologie. Assez difficile à savoir ce qu’on qualifie d’acheteur étranger. C’est résidence principale à l’étranger, c’est-à-dire au moment de l’achat ce qui déclare sur son acte c’est une résidence à l’étranger donc si c’est une compagnie, s’il a déjà été locataire, s’il a déjà été résident, il n’est pas compté dans les acheteurs étrangers. C’est une étude sur 9 ans, de 2005 è 2013, donc significative je pense. Et là 0,35% des transactions ! Quand on a eu ce chiffre là, je dis mais ce n’est pas possible, il y’a quelque chose qui est étonnant et en tous cas complètement différent à ce qu’on a demandé. Déjà il y’a une grosse disparité en fonction du type. Alors en fonction du type, 0,67% en condo donc il y a deux fois plus que dans la moyenne générale. Ensuite il y a un prix médian qui est largement supérieur de plus de 50% au prix médian du marché des transactions. JLR a décidé de faire un petit test sur les propriétés à plus de 800 000$. Et bien là, sur le marché des propriétés à plus de 800 000$, on a 2,06% du marché total et à 4,18% sur le marché du condo.On était à 700 transactions par an sur les acheteurs étrangers en 2005, on est descendu en 2008 à 300 et on remonte là maintenant sur la courbe pour arriver sur la courber aujourd’hui à 500 et probablement on va revenir largement au-dessus de 700 dans les années à venir.J’essaye de comparer par rapport à une étude qui est sortie en France, et là on se rend compte qu’en France la moyenne est de 2% d’acheteurs étrangers sur le territoire mais avec des disparités régionales qui sont terribles. C’est-à-dire que effectivement il y a des départements dans le sud de la France, comme par exemple dans les Alpes Maritimes où on dépasse les 10% d’acquéreurs étrangers. Bien sûr aussi que dans les villes il y en a beaucoup plus que dans les campagnes.Toute cette pondération là est quelque chose qui arrive aussi au Québec, c’est-à-dire que sur Montréal centre-ville les chiffres ne sont pas les mêmes que sur le Québec entier. Là on est sur quelque chose de global, justement au Québec, je pense que Nathalie et c’est assez intéressant va vous donner les chiffres de son agence et vous allez voir que sur les marchés de niche ça peut être différent.J’ai fait une étude dans mon agence sur trois années afin de voir - parce que moi quand j’ai vu l’étude de JLR, je me disais mais mon dieu ça ne ressemble pas du tout à ce que nous on vit sur le terrain-. C’est sur que l’agence où on est nous est dans les quartiers centraux de Montréal. >En 2012, 2,69% des acheteurs de notre agence résidaient à l’étranger, donc c’est pas des gens qui étaient arrivés de la France, qui s’étaient loués un appartement et qui par la suite achetaient.. C’est strictement des gens qui résident à l’étranger et qui viennent acheter avec nous. En 2013 c’est passé à 5% des acheteurs et en 2014 à 7% à date. La même chose pour les vendeurs. Donc c’est un peu un eye-opener. C’est pas des chiffres énormes mais moi je pense que 7% des acheteurs d’une agence immobilière qui viennent d’ailleurs que du Québec, ça vaut la peine qu’on s’y attarde, ça vaut certainement la peine dans un chiffre d’affaire qu’on voit ce qu’on peut faire pour aller chercher ces gens là et attirer leur attention. »